Les Blocs Autonomes d’Éclairage de Sécurité (BAES) jouent un rôle essentiel dans les situations de défaillance électrique ou de sinistre. Ils fournissent un éclairage d’urgence pour guider les évacuations en toute sécurité. Il importe d’assurer une mise en œuvre efficace de ces dispositifs. Pour ce faire, il est impératif de se conformer aux réglementations spécifiques qui définissent les normes d’installation, les caractéristiques techniques et les exigences de maintenance.
C’est dans cette optique que nous proposons une exploration approfondie de la réglementation des BAES. Vous découvrirez dans ce guide un éclairage sur les obligations légales et les meilleures pratiques pour garantir un environnement sécurisé au sein des ERP.
Qu’est-ce qu’un éclairage de sécurité ?
À l’intérieur des édifices recevant du public, il existe en général deux sortes d’éclairage. Il s’agit de l’éclairage normal et de l’éclairage de remplacement.
Le premier permet d’exploiter au mieux les locaux grâce à l’alimentation électrique principale. Quant au second, il fonctionne grâce à une source alternative. Ce n’est qu’en cas de défaillance de l’éclairage principal qu’il prend le relais pour maintenir les locaux opérationnels.
Il existe toutefois une troisième catégorie d’éclairage : l’éclairage de sécurité. Il fonctionne de façon autonome et prend le relais après une défaillance de l’éclairage normal suite à une panne, un sinistre, etc.
Il garantit le cheminement des personnes en toute sécurité vers les sorties de secours. Son rôle est donc de faciliter l’évacuation des locaux vers l’extérieur.
Selon les normes ERP, si le système électrique principal est en panne, l’éclairage de sécurité doit fonctionner pendant une durée minimum d’une heure. Cette fonction est généralement assurée par des blocs autonomes d’éclairage de sécurité (BAES).
C’est quoi un BAES ?
Un Bloc Autonome d’Éclairage de Sécurité (BAES) est un dispositif d’éclairage de secours indépendant. Il entre en action en cas de défaillance de l’éclairage normal. Voici quelques caractéristiques typiques des BAES.
Ils sont autonomes et s’activent automatiquement
Les BAES sont équipés de batteries intégrées qui leur permettent de fonctionner de manière autonome en cas de panne de courant. Ces dispositifs sont généralement équipés de capteurs qui détectent la défaillance de l’éclairage normal. Ainsi, ils s’allument automatiquement pour fournir un éclairage d’urgence.
Ils possèdent des systèmes de signalisation et de test automatique
Certains BAES intègrent des dispositifs de signalisation pour indiquer les itinéraires d’évacuation sûrs aux occupants du bâtiment. Ils sont aussi équipés de fonctionnalités de test automatique pour s’assurer qu’ils sont opérationnels et prêts à fonctionner en cas d’urgence.
Ils assurent des fonctions d’éclairage d’évacuation ou d’éclairage d’ambiance
Les BAES garantissent l’éclairage adéquat des zones importantes (les couloirs, les escaliers et les issues de secours) afin de faciliter l’évacuation en toute sécurité. Ils servent aussi à signaler les changements de direction, les obstacles, etc.
Ces équipements garantissent aussi un éclairage d’ambiance ou antipanique. Ils maintiennent en effet un éclairage uniforme et doux dans des espaces avec une capacité d’accueil non négligeable. L’objectif est d’anticiper tous mouvements de panique dans ces zones accueillant jusqu’à 100 personnes (rez-de-chaussée) et 50 personnes (en sous-sol).
Les BAES peuvent facilement se confondre au BAEH (blocs autonomes d’éclairage habitation). Ce ne sont pourtant pas les mêmes équipements.
Quelles différences entre BAES et BAEH ?
Les BAES s’utilisent en particulier dans les ERP (Établissement Recevant du Public). Les BAEH quant à eux assurent l’éclairage d’urgence dans les immeubles d’habitation. Ces derniers sont similaires aux BAES, mais ils disposent d’une autonomie beaucoup plus grande.
Ils peuvent rester allumés pendant cinq heures là où les BAES ne peuvent qu’assurer qu’une heure d’éclairage. Ce faisant, ils sont adaptés pour compléter les BAEH dans les établissements ayant des locaux de sommeil.
Ainsi, en cas de coupure de l’éclairage normal, ce sont les BAEH qui vont s’allumer. Les BAES ne s’allumeront que si l’alarme d’évacuation générale se déclenche.
Quelle est la réglementation en ce qui concerne la conception des BAES ?
Les normes exigent que la source de sécurité qui assure l’alimentation des BAES doit être en mesure de fournir un flux lumineux de 45 lumens au moins. Il doit aussi favoriser un fonctionnement de 1 h au minimum.
Les blocs d’évacuation peuvent être :
- à incandescence ;
- LED (à diodes électroluminescentes) ;
- permanent à fluorescence ;
- non-permanent à fluorescence doté d’un système automatique de test intégré (SATI).
Les blocs d’éclairage antipanique quant à eux peuvent être LED, non-permanent à fluorescence ou à incandescence. Ils doivent cependant fournir un éclairage de 5 lumens par mètre carré.
Quelles sont les règles d’utilisation des Blocs autonomes d’éclairage de sécurité ?
Selon les exigences des normes BAES, pendant les horaires d’exploitation des locaux recevant du public, l’éclairage de sécurité doit être mis en veille. La mise en service des BAES n’est possible que quand il y a défaillance de l’éclairage normal et de l’éclairage de remplacement.
En plus, lors d’une extinction intentionnelle de l’éclairage normal, les BAES doivent aussi être éteints. Cette mise au repos de l’éclairage de sécurité pendant les moments de non-exploitation des locaux favorise la conservation de sa batterie. C’est aussi une bonne pratique pour assurer la longévité des BAES.
En outre, la réglementation exige la présence, à proximité de l’organe central de commande des systèmes d’éclairage, d’un ou plusieurs dispositifs permettant la mise en repos. Ces équipements ne sont rien d’autres que des télécommandes BAES.
Maintenance des BAES : que dit la réglementation ?
Tous les établissements recevant du public ont l’obligation de réaliser la maintenance des blocs autonomes d’éclairage de sécurité. Le type de contrôle périodique ainsi que la fréquence à laquelle il doit être effectué sont définis par l’arrêté du 14 décembre 2011.
Les actes de maintenance prescrite sont essentiels pour que les personnes puissent continuer à être en sécurité pendant les situations d’évacuation. Retenez que toutes les opérations de maintenance effectuées doivent être enregistrées dans le registre de sécurité.
Selon la norme NF C71-830 d’août 2023, vous devez effectuer :
- le contrôle du bon fonctionnement des BAES tous les mois ;
- un test d’autonomie de la batterie tous les six mois ;
- la vérification complète et l’entretien intégral des BAES chaque année.
Il n’est pas toujours nécessaire de faire les vérifications mensuelles des BAES disposant d’un Système automatique de test intégré (SATI). Ces derniers s’auto vérifient déjà. Quand tout est en bon état, un voyant vert s’allume. En cas de problèmes, le voyant sera orange.
Les contrôles mensuels et semestriels peuvent se faire par l’exploitant. Mais pour un entretien annuel, l’intervention d’une personne qualifiée est requise.
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